La simple évocation du mot « maté » fait voyager. On est brusquement plongé en Amérique du Sud. Et pour cause, cette boisson amère est la plus populaire et consommée d’Amérique latine. Tonique et stimulante… Ses actions sont assez similaires à celles du café. On vous en dit un peu plus sur cette plante médicinale.

maté calebasse

Maté, ce n'est pas du thé

La Yerba maté est un arbuste originaire d’Amérique du Sud de la famille des Aquifoliacées. Il mesure entre 4 à 10 mètres de hauteur. Ses petites fleurs blanches donnent des fruits rouges semblables à ceux du houx, son cousin. Il est abondamment cultivé au Brésil, en Argentine, au Paraguay et en Uruguay. Son nom latin est Ilex Paraguariensis. On consomme ses feuilles séchées à la chaleur et brisées. Elles contiennent de la caféine, de la théobromine, de la théophylline, des acides caféylquiniques, des acides phénoliques, des flavonoïdes, des saponosides triterpéniques, des vitamines C, B1 et B2 et des minéraux.

Maté, traditions des peuples indiens

Maté signifie « gourde » en quechua, allusion à la petite calebasse évidée, traditionnellement utilisée pour préparer et boire l’infusion. Le maté se consomme en infusion dans cette calebasse avec une bombilla : paille métallique avec un filtre à une extrémité. Les Guaranis, peuples indigènes du Paraguay, du Brésil et du nord-est de l'Argentine furent les premiers à consommer du maté. Boire du maté est un véritable rituel : pour le savourer, les gauchos (gardiens de troupeaux de la pampa sud-américaine) se mettent en cercle et se passent la boisson de main en main et dans le sens antihoraire afin de faire passer le temps moins vite. Les indiens Guaranis mastiquaient les feuilles de maté ou s’en faisaient des infusions pour combattre la fatigue : soutenir leurs forces dans les voyages ou les travaux pénibles et comme base de leurs médicaments traditionnels. Ce sont les Jésuites, qui au 16ème siècle, répandirent l’usage du maté en Europe. Très utilisée encore aujourd’hui, la boisson traditionnelle de maté aiderait à supporter le froid de l’hiver et symbolise par ses rites la fraternité et l’hospitalité des gauchos.


Le maté, un stimulant hors pair

Vous vous sentez régulièrement fatigué ? Vous avez du mal à vous réveiller le matin ? Vous cherchez d’autres saveurs que celui de votre traditionnel café du matin ? Et si vous testiez l’infusion de maté ? Le maté procure un effet tonique proche de celui du café ou du thé. La caféine, principale molécule active avec la théobromine lui confère ses effets stimulants sur le système nerveux central. La caféine va transformer le glucose stocké par le foie en énergie. Parfois on évoque la matéine plutôt que la caféine mais rien ne permet de distinguer les deux molécules. Il est à noter tout de même que pour le café, on utilise les graines et pour le maté les feuilles. Le maté est donc un stimulant physique, musculaire, nerveux et intellectuel. En période d’examens, pensez-y : il peut favoriser l’amélioration des performances cognitives : mémorisation et apprentissage. Et en agissant sur la circulation sanguine périphérique, il soulage également les maux de tête.

Le maté, un antioxydant puissant

Vous êtes régulièrement stressé ? Vous êtes fumeur ? Vous suivez un traitement médicamenteux ? Votre organisme a sans doute besoin d’un apport d’antioxydants pour l’aider à éliminer ses toxines. Outre ses propriétés toniques, le maté est un remarquable antioxydant car ses feuilles sont riches en polyphénols. Le maté posséderait près de 90% de plus d’antioxydants que le thé vert. Les antioxydants bloquent l’action des radicaux libres.

Un excès de radicaux libres provoque un vieillissement prématuré, une fatigue chronique, une baisse de l’immunité, une augmentation des risques cardio-vasculaires ou des phénomènes inflammatoires chroniques. Accompagnée d’une bonne hygiène de vie et d’une alimentation riche en fruits et en légumes, la consommation de maté est bénéfique au bon fonctionnement de votre organisme.

Le maté, une aide aux régimes

Vous cherchez à perdre du poids ? Vous suivez un régime amincissant ? Le maté pourrait vous aider dans cette démarche pas toujours évidente. Grâce à sa teneur en caféine, le maté possède une activité diurétique et drainante avec une capacité à mobiliser les réserves adipeuses d’où son intérêt dans le cadre d’un régime amincissant. Il va aider à dissoudre les corps gras pendant la digestion et réduire l’absorption intestinale du glucose.


Comment préparer son infusion de maté ?

N’ayez crainte, même sans calebasse et bombilla, vous pouvez aussi simplement savourer les saveurs des feuilles de maté. Comment ? Voici le mode de préparation d’un infusé de maté :
- Une bonne quantité de plantes : 1 cuillère à soupe de plante par tasse. Pour un litre, cela représente 4 cuillères à soupe ;
- On place les plantes dans une casserole d’eau froide avec la quantité d’eau souhaitée. Cela permet aux feuilles séchées de se réhydrater progressivement ;
- Au frémissement de l’eau, il faut stopper la cuisson. Si l’eau bout, on perd une partie des principes actifs de la plante.
- On met un couvercle et on laisse infuser 5 minutes. On filtre.
- L’infusé peut être bu chaud ou froid mais dans les 24 heures suivant la préparation.

Maté bio

Prix 6,90 € / 200g

Il est conseillé de boire cette infusion plutôt le matin, et dans tous les cas avant 17h et en dehors des repas.

> pour en savoir plus sur la préparation du maté

Maté, des précautions d’emploi ?

Les feuilles de maté sont inscrites à la pharmacopée française et sont libérées par le décret de 2008 (en l’état, en extrait sec et aqueux) avec quelques précautions d’emploi. En raison de leur teneur en caféine, les feuilles de maté sont déconseillées aux personnes sensibles à la caféine, aux femmes enceintes et allaitantes. Il est déconseillé d’en prendre en cas de nervosité ou d’anémie. En raison de leur forte teneur en tanin, il est également déconseillé de les consommer pendant le repas car elles peuvent perturber l’assimilation des nutriments, notamment le fer.

A vos tasses ou calebasses et bombillas !


Sources

  • Le petit Larousse des plantes qui guérissent, François Couplan et Gérard Debuigne
  • Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Michel Dubray
  • Maigrir sain sans faire de régime, Hélène Lemaire